Le taux minimum de soumission aux appels d’offres d’injection de liquidité reste fixé à 3,25 %, tandis que le taux marginal demeure à 5,25 %, niveaux en vigueur depuis leur abaissement en juin dernier. Selon le gouverneur de l’Institution, ce choix traduit une volonté de prudence. « Nous voulons laisser s’exprimer pleinement les effets de la précédente mesure d’assouplissement monétaire », a expliqué le gouverneur de la Bceao, Jean-Claude Kassi Brou. 

La Banque centrale justifie cette orientation par une désinflation progressive. L’inflation régionale est ressortie à 0,6 % au deuxième trimestre 2025, bien en dessous de l’objectif de 3 %. « Cette évolution favorable est liée à la bonne disponibilité des produits sur les marchés, à la baisse des prix à l’importation et aux mesures de soutien déjà mises en place », a précisé Kassi Brou.

Le gouverneur s’est également montré optimiste sur les perspectives économiques de l’Union : « La croissance est solide. Elle a atteint 7,1 % au premier semestre, portée par l’agriculture, l’exploitation aurifère et les industries manufacturières. Nous prévoyons une progression de 6,3 % sur l’ensemble de l’année, avec une inflation moyenne limitée à 1,6 % ».

La Bceao a, par ailleurs, salué la solidité du secteur bancaire, qualifié de « résilient et capable de soutenir les besoins de financement des États comme du secteur privé ». L’Institution a également félicité le Sénégal pour « ses efforts de transparence budgétaire », tout en soulignant suivre de près les discussions du pays avec le Fonds monétaire international (Fmi).

Toutefois, le Comité reste vigilant. « Les défis liés au changement climatique, aux tensions sécuritaires et aux incertitudes commerciales internationales persistent. Nous nous engageons à adapter notre stratégie monétaire pour préserver la stabilité financière et accompagner la croissance durable de l’Uemoa », a assuré le gouverneur.