Lors de la diffusion du Rapport pays Côte d’Ivoire 2024, le coordonnateur Tasai, Mainza Mugoya, a expliqué que l’étude s’est concentrée sur quatre cultures stratégiques (riz, maïs, soja, sorgho).
Selon les résultats de l’étude, le pays compte huit sélectionneurs de semences, dont sept au Centre national de recherche agronomique (Cnra) et un issu du secteur privé. En 2024, la production nationale de semences certifiées de ces quatre cultures a atteint 5 493 tonnes, avec 36 variétés disponibles sur le marché: 17 de maïs (dont 10 hybrides), 13 de riz, 5 de sorgho et 2 de soja.
Malgré ces progrès, le rapport a relevé des défis persistants (faible utilisation des variétés améliorées, présence de semences contrefaites sur le marché, difficultés liées au contrôle et à la certification).
Pour Dr Coulibaly Sifolo, chercheur Tasai et membre de l’équipe ayant conduit l’étude, il est urgent de renforcer le cadre national. « La Côte d’Ivoire doit se doter d’une politique semencière plus robuste et professionnaliser davantage la production. L’État a fait des efforts notables, notamment avec la Direction des semences, mais sans un engagement fort du secteur privé, les résultats resteront limités », a-t-il souligné.
Le chercheur a également rappelé que la qualité de la semence détermine plus de 40 % de la productivité agricole. Dans la perspective de la souveraineté alimentaire à l’horizon 2030, Tasai a recommandé une collaboration renforcée entre l’État, la recherche et les acteurs privés pour garantir l’accès à des semences adaptées, accessibles et de haute qualité.
Créé en 2015, Tasai est un outil de recherche industrielle qui évalue le développement et la compétitivité des secteurs semenciers nationaux en Afrique. Il entend créer, promouvoir et maintenir un environnement institutionnel, politique et réglementaire favorable à la mise en place de systèmes semenciers performants au service des petits exploitants agricoles.
Pour atteindre cet objectif, Tasai s’appuie sur 22 indicateurs regroupés en cinq catégories : la recherche et le développement, la compétitivité de l’industrie, les politiques et réglementations, l’appui institutionnel et les services aux petits exploitants agricoles. Ces données, recueillies et analysées dans chaque pays, permettent de comparer les performances et de classer les systèmes semenciers à l’échelle continentale.