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Pour financer la préservation de la biodiversité : La Côte d’Ivoire engage le processus ‘’Biofin’’

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Publié il y'a 14 heures
07.10.2025
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La Côte d’Ivoire a officiellement lancé, le jeudi 2 octobre 2025, au Plateau, le processus Financement de la biodiversité (Biofin), lors d’un atelier national. 

La Côte d’Ivoire a officiellement lancé, le jeudi 2 octobre 2025, au Plateau, le processus Financement de la biodiversité (Biofin), lors d’un atelier national. Cette initiative marque une étape majeure vers l’élaboration du premier Plan national de financement de la biodiversité, aligné sur le Cadre mondial de Kunming-Montréal, adopté en 2022.
Représentant le ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, Jacques Assahoré Konan, le Directeur de cabinet, Parfait Kouadio, a souligné que « La biodiversité est le tissu vivant de notre planète, le fondement de nos écosystèmes, de notre sécurité alimentaire et de notre résilience climatique. Sa perte fragilise nos économies et accroît la vulnérabilité des populations ». Selon lui, la biodiversité demeure largement sous-financée à l’échelle mondiale, avec un déficit annuel estimé entre 150 et 440 milliards de dollars (soit 84 328 029 300 000 F Cfa et 247 362 219 280 00 F Cfa). 
Dans ce contexte, la méthodologie Biofin, portée par le Programme des nations unies pour le développement (Pnud) et le Fonds pour l’environnement mondial (Fem), offre aux pays un cadre stratégique pour identifier les flux financiers, réorienter les subventions nuisibles et mobiliser des ressources nouvelles et durables. « Biofin est plus qu’un projet. C’est un outil de transformation et de gouvernance, qui permettra à la Côte d’Ivoire d’intégrer pleinement la biodiversité dans ses politiques économiques et de développement », a ajouté M. Kouadio, invitant les parties prenantes à s’engager activement dans cette démarche inclusive.
Pour Gaël Olivier, Représentant résident adjoint du Pnud, la situation écologique du pays impose une réaction immédiate. « En 50 ans, la Côte d’Ivoire a perdu 95 % de ses mangroves et 80 % de sa couverture forestière. Chaque année, près de 200 000 tonnes de plastiques sont déversées dans la lagune Ébrié. Cette pollution menace notre santé, notre économie et la vie de millions d’Ivoiriens », a-t-il alerté, rappelant que les écosystèmes ne sont pas de simples paysages mais des infrastructures naturelles essentielles à la sécurité alimentaire, à la gestion des inondations et au développement touristique. Préserver la biodiversité, a-t-il insisté, revient à protéger la vie et renforcer la résilience des communautés.
A l’écouter, Biofin vise à doter la Côte d’Ivoire d’un plan de financement structuré autour de trois axes :  renforcer la mobilisation des ressources nationales et internationales, réorienter les subventions néfastes vers des incitations positives et développer des mécanismes innovants de financement. « Biofin permettra d’amplifier ces résultats en créant des financements plus inclusifs et plus innovants. C’est une opportunité de transformer notre rapport à la nature et de faire de la biodiversité un moteur de prospérité pour tous », a-t-il indiqué.
Le déficit mondial de financement de la biodiversité dépasse aujourd’hui 700 milliards de dollars (soit 393 530 803 400 000 F Cfa) par an, et les besoins de la Côte d’Ivoire sont estimés à 5 milliards Usd (soit 2 810 934 310 000 F Cfa) pour la période 2026-2030, selon les Contributions déterminées au niveau national (Cdn) 3.0.
Face à ce constat, le Pnud et ses partenaires ont réaffirmé leur engagement aux côtés du gouvernement ivoirien pour réussir ce processus. « C’est le moment d’agir et de mobiliser. Ensemble, faisons du Plan national de financement de la biodiversité un moteur de prospérité et de résilience pour les générations futures », a lancé le représentant du Pnud.

Signature
Wilfried KOUMAN
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