Le guide religieux a lancé un appel à la paix et à la responsabilité, en vue d’une élection présidentielle apaisée au soir du samedi 25 octobre 2025. Avant de faire cette invite capitale, l’imam Ouattara Bachir a dressé un tableau peu élogieux des élections en Côte d’Ivoire.
A l’en croire, depuis 1990, tous les 5 ans, les élections politiques mettent à mal la cohésion sociale dans les différentes localités du pays. Aujourd’hui encore, a signifié le porte-voix de l’Alliance, il est malheureux de constater de nombreuses violences langagières, surtout sur les réseaux sociaux. « Elles ont pris une ampleur particulière, depuis la décision finale du Conseil Constitutionnel relative à la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain », a fait observer l’homme de Dieu. Après donc l’étape de la publication de la liste des candidats à l’élection du président de la République du samedi 25 octobre 2025, viendront celles de la campagne électorale, du vote et de la proclamation des résultats du scrutin. Ces différentes étapes, a-t-il mentionné, sont très cruciales. Il revient aux guides religieux, a poursuivi l’imam Ouattara Bachir, de faire une incursion dans l’opinion nationale dans le but de faire vivre ces périodes par la communauté nationale avec plus de sérénité.
Pour cette mission donc, l’Alliance des religieux de Côte d’Ivoire a trouvé judicieux de produire une déclaration. Celle-ci, lue à la Cathédrale Saint Paul du Plateau, a permis aux hommes de Dieu d’interpeller toutes les couches sociales ainsi que les institutions impliquées dans l’organisations de l’élection présidentielle d’octobre 2025. C’est convaincu de ce devoir, que le porte-parole de l’Alliance a dénoncé les violences verbales croissantes, surtout sur les réseaux sociaux, qu’il attribue à un déficit d’éducation civique et morale.
L’imam Ouattara Bachir a ainsi interpellé l’exécutif. Il a encouragé les membres de cette Institution suprême à poursuivre les efforts pour l’unité nationale et à prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir la stabilité et la paix. « Excellence Monsieur le président de la République, nous vous encourageons avec votre gouvernement à poursuivre tous les efforts fournis en vue du bien-être des populations ivoiriennes et de l’unité nationale. A cet égard, nous vous exhortons à user de tout votre pouvoir pour préserver la paix dans notre cher pays », a-t-il plaidé.
Aux familles, l’imam Ouattara Bachir a souhaité plus de vigilances dans l’éducation morale des enfants. « Eu égard à l’impact des réseaux sociaux, nous encourageons le cadre familial à plus de vigilance dans l’éducation de nos enfants, confrontés à de nombreux obstacles qui obstruent leur épanouissement moral et le développement qualitatif de notre pays », a conseillé le guide religieux.
La presse interpellée
Aux leaders et aux militants politiques, le message de l’imam a aussi adressé un message d’interpellation. « Ceux dont les candidatures ont été acceptées, ceux dont les candidatures ont été rejetées et ceux qui n’ont pas déposé de candidature, les saintes écritures vous invitent à avoir beaucoup d’humilité, de douceur et de patience (…). En faisant démentir les préjugés défavorables à votre passif, vous devez rassurer les populations de vos intentions », a suggéré le porte-parole des leaders religieux chrétiens et musulmans. « Ô vous qui croyez ! observez la stricte vérité… fût-ce contre vous-mêmes, vos parents ou vos proches… », a dit l’imam à l’endroit des Institutions (Cei, Conseil constitutionnel…).
Il les a, en sus, invitées à garantir l’équité, à expliquer clairement leurs décisions et à agir avec pédagogie. « Ne vous fiez pas à vos pulsions au détriment de l’équité… Il faut le rappeler, vous jouez la partition complexe du pouvoir judiciaire dans le processus électoral. Votre mission nécessite une approche plus pédagogique où vous devez, sans relâche, expliquer à l’opinion, les fondements juridiques de vos décisions. En nous inspirant de notre passé récent, il nous faut davantage d’informations », a préconisé l’émissaire des guides religieux, avant de faire un clin d’œil à la communauté nationale des croyants des différentes confessions religieuses en Côte d’Ivoire. « Vous constituez la majorité numérique des habitants de ce pays. Chaque religion, théiste ou non, sotériologique ou agnostique, prône la paix et la coexistence pacifique, nonobstant les différences. Malgré ces principes, si la société ivoirienne s’effiloche pendant les périodes électorales, c’est parce que les croyants qui prennent part à ces compétitions politiques mettent leur foi entre parenthèse. Nous vous invitons à vivre votre foi partout et à tout moment », a-t-il recommandé.
Les médias n’ont pas été oubliés, l’imam Ouattara Bachir les a incités à diffuser une information de qualité et à éviter les dérives émotionnelles, pour préserver l’équilibre social. « L’information de qualité est indispensable au bon fonctionnement démocratique. À cet effet, les médias doivent jouer un rôle significatif dans l’engagement politique. Votre responsabilité dans l’équilibre social du pays reste donc entière. Il est certain qu’en préservant vos plumes, vos micros et vos caméras des émotions négatives provoquées par les enjeux de l’élection présidentielle d’octobre 2025, vous rendrez service à toute la Côte d’Ivoire », a souligné l’imam Ouattara Bachir.
Aux religieux…
Les leaders religieux n’ont pas échappé à l’interpellation. Ils ont été appelés à rester fidèles à leur mission spirituelle, sans militantisme politique. « L’essentiel de notre sacerdoce reste d’accompagner les croyants à accéder au bonheur de ce monde et au salut dans l’au-delà. Conformons nos propos et nos actes aux principes des religions que nous prêchons, au risque d’être interpellés par le Seigneur au tribunal de l’au-delà (…). En effet, si faire de la politique n’est pas un péché, le militantisme politique reste incompatible avec les fonctions de Guide religieux dans la société ivoirienne multiconfessionnelle », a fait savoir le porte étendard de l’Alliance des religieux de Côte d’Ivoire.
Le guide religieux a mis un terme à sa déclaration en interpellant de façon solennelle les leaders politiques et la population ivoirienne. « L’avenir de notre nation repose sur la capacité de chacun de nous à privilégier l’intérêt commun. En œuvrant ensemble pour la justice sociale et la préservation de la paix, nous pouvons bâtir une Côte d’Ivoire plus forte, unie et prospère pour les générations futures. C’est notre seule manière d’entrer dans l’histoire par la bonne porte. Pour ce faire, nous vous portons en prière. Que Dieu donne la sagesse et la force à chacun de nous, pour mettre la Côte d’Ivoire au-dessus de toutes les considérations politiques et de vivre dans l’amour », a souhaité vivement l’imam Ouattara Bachir.
