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Après la qualification de son équipe pour la Coupe du monde 2026 : Faé Emerse (Sélectionneur des Eléphants) : « Nous avons faim, nous voulons tout gagner »

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Publié il y'a 1 mois
16.10.2025
Le chapeau

Après douze ans d’absence, la Côte d’Ivoire s’est qualifiée pour la Coupe du monde 2026 de football, grâce à sa victoire, le mardi 14 octobre 2025, face au Kenya, au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé, lors de la 10e et dernière journée des éliminatoires de la zone Afrique. Avec 26 points, les Éléphants terminent premiers du groupe F, devant le Gabon (25 points). En conférence de presse d’après-match, à Ebimpé, le sélectionneur de l’équipe nationale, Emerse Faé, a expliqué les clés de ce succès et a exprimé sa volonté de défendre dignement le titre continental au Maroc, lors de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (Can), avant de se projeter vers le Mondial.

Coach, au terme de ce tour qualificatif, quelle est la principale leçon que vous tirez concernant votre groupe ?
Faé Emerse : Le football africain a beaucoup évolué. Nous avons affronté de très belles équipes dans notre groupe. À commencer par le Gabon, qui a réalisé un superbe parcours. Ils nous ont poussés jusqu’à la dernière journée, nous obligeant à rester concentrés jusqu’au bout. Sincèrement, c’est une équipe qui méritait aussi de se qualifier, comme le Kenya, la Gambie ou encore le Burundi, de belles sélections qui ont bien représenté le football africain. Dans tout cela, nous, nous n’avons rien lâché. Nous sommes allés au bout, avec la volonté d’obtenir cette qualification. Il y a eu des moments difficiles mais nous avons tenu bon. Et ce soir, finir en beauté par une victoire 3-0 à domicile, malgré la pluie, c’est une grande satisfaction.

Comment entrevoyez-vous la prochaine échéance, notamment la prochaine Can ?
Nous sommes ambitieux. Nous avons faim, nous voulons tout gagner. Nous voulons défendre notre titre de la meilleure manière possible et aller au Maroc avec de grandes ambitions. Nous allons travailler dur pour cela.
Depuis le stage de mars, après la Can, nous avions fixé des objectifs clairs à la nouvelle génération : se qualifier pour la Can au Maroc, puis pour la Coupe du monde. Ces deux objectifs sont atteints. Désormais, il s’agit d’aller défendre notre titre. Ce sera difficile, car il y aura de très bonnes équipes, toutes déterminées à gagner. Mais nous allons préparer cette Can pour aller la remporter. Nous avons fait le travail pour nous qualifier directement à la Coupe du monde, sans passer par les barrages. Cela va nous permettre, en novembre, de bien préparer la Can, non pas pour faire une revue d’effectif, mais pour affiner notre groupe avec les joueurs les plus proches de la liste finale. Nous ferons tout pour remporter la prochaine Can, et cette dynamique nous aidera à bien aborder la Coupe du monde.

Que pensez-vous du match de Nicolas Pépé ce soir ?
Franchement, j’aurais aimé qu’il marque en première mi-temps. Il a eu deux belles occasions mais n’a pas réussi à les concrétiser. Cela peut être frustrant pour un attaquant mais il n’a rien lâché. Il a continué à se battre, à créer des décalages pour l’équipe. Nico (petit nom du joueur, Ndlr) a fait un match correct, même si on peut penser qu’il aurait pu faire un peu mieux.
Mais ce soir, le plus important, c’était la qualification. Elle est acquise. Alors, plutôt que de juger les performances individuelles, il faut surtout saluer la performance collective.

Quelles sont, selon vous, les clés de cette qualification ?
Le groupe a été très solidaire, sur le terrain comme en dehors. Nous avons vraiment bâti une équipe unie. C’est vrai, nous avons de belles individualités mais ce qui fait la différence, c’est le collectif. Beaucoup d’équipes disposent de grands talents sans parvenir à gagner. Nous, notre force, c’est la solidarité. Le groupe vit très bien, et c’est important de le souligner. L’ambiance est exceptionnelle. Tous les joueurs viennent en sélection avec amour et fierté pour se battre pour le pays, qu’ils soient jeunes ou anciens. Cet état d’esprit et cette cohésion nous ont permis d’aller chercher la qualification. Dans les moments difficiles, quand les adversaires nous mettaient en danger, c’est notre solidarité qui a fait la différence. Bien sûr, des exploits individuels ont parfois été décisifs mais l’esprit de groupe a toujours prévalu. C’est un vrai bonheur pour le staff de travailler avec un collectif aussi sain.

Quel mot pour qualifier la confiance que le président de la Fédération ivoirienne de football (Fif), Yacine Idriss Diallo, vous a témoignée ?
Je lui dis merci, chaque jour. Nous en parlons souvent entre nous, au camp : ce n’est pas courant qu’un jeune entraîneur ait la chance de diriger une équipe nationale comme la Côte d’Ivoire, avec des joueurs d’un tel niveau.
Nous lui en sommes très reconnaissants. Cette trêve internationale était d’autant plus spéciale que c’était son anniversaire la semaine dernière. Le seul cadeau qu’il nous avait demandé, c’était la qualification. Ce soir, nous lui avons fait ce cadeau, et nous en sommes très heureux.

Comment avez-vous jugé la prestation de Yan Diomandé sur ces deux matchs ?
Il a été très bon. Nous étions justement à la recherche d’un ailier de son profil : un joueur qui provoque, qui va de l’avant et qui est efficace devant le but.
Sur ces deux matchs, il a prouvé qu’il avait sa place dans cette équipe.
Nous le suivions déjà depuis un moment. Il avait participé au match amical avec les U23 contre les Pays-Bas en juin et il a montré de belles choses. Après son transfert à Leipzig, il a su garder la tête froide malgré la pression d’un gros transfert. Son début de saison est remarquable, et c’est ce qui lui a valu cette sélection. Dès le premier entraînement, il a montré qu’il avait du caractère et qu’il pouvait apporter beaucoup à la sélection.

Quel message adressez-vous aux Ivoiriens ?
Je veux dire bravo et félicitations à tous les Ivoiriens. Vous avez joué votre rôle : vous nous avez soutenus, encouragés et portés par vos prières. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire est qualifiée pour la prochaine Coupe du monde. C’est la victoire de tout un peuple. Alors, ce soir (mardi 24 octobre 2025, Ndlr), que tous les Ivoiriens fêtent cette qualification comme il se doit et soient fiers de ce parcours.

 

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Propos recueillis par Wilfried KOUMAN
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