À 27 ans, Himra, de son vrai nom Abdul Rahim Souleymane Bakayoko, confirme son statut d'artiste incontournable de la scène urbaine africaine. Mieux, avec cinq récompenses, à savoir les Prix du ‘’Meilleur artiste Rap Afrique francophone’’, du ‘’Meilleur feat urbain’’, du ‘’Meilleur hit de l'année’’ avec son titre ‘’Banger’’, du ‘’Meilleur artiste Rap Ivoire’’ et de la plus prestigieuse récompense, ‘’Primud d’Or’’, le jeune prodige du rap ivoirien n’a fait aucune concession à ses concurrents. Un triomphe qui couronne une année exceptionnelle pour celui qui cartonne depuis plusieurs mois sur les plateformes de streaming et dans les radios du continent.
A l’analyse, le parcours d'Himra n'a rien d'un coup de chance, encore moins d’un mentorat. Eh bien, c’est surtout avec le travail, le courage et la résilience, que l’artiste a réussi à inscrire son nom dans le giron de la musique ivoirienne. A preuve, lancé en solo en 2018 après ses débuts au sein du groupe Sbs, le rappeur a construit sa notoriété pierre par pierre. Un engagement et une détermination sans faille lui permettent de sortir un premier album intitulé ‘’Jeune & Riche’’. Coup de grâce ! L’album décroche la certification platine. Un exploit rare pour un artiste ivoirien. Des titres comme ‘’Jamais Cherla’’ tournent en boucle dans les maquis d'Abidjan et bien au-delà des frontières ivoiriennes. Cette performance découle de sa signature chez Def Jam Recordings. Un label mythique qui a fait émerger des légendes comme Kanye West ou Rihanna. Aujourd'hui, le natif d'Abidjan jouit d'une visibilité internationale et d'une présence massive sur les réseaux sociaux. Ses concerts affichent complet, ses clips cumulent des millions de vues. Le succès de ‘’Banger’’, désigné ‘’Meilleur hit de l'année’’ au Primud, illustre parfaitement cette dynamique.
Trait distinctif d’Himra dans le paysage musical ivoirien, c'est bien sa capacité à fusionner les styles. Entre Drill britannique, afropop local, rap américain auréolés d’une touche locale avec l’usage du Nouchi (argot ivoirien, Ndlr), le jeune artiste a trouvé son créneau. Et ce, à travers un patchwork de flows exquis et de sons percutants ; le tout dans une orchestration qui le rapproche de son public, sans perdre son identité.
Son refus de copier les modèles venus d'ailleurs fait de lui un représentant de la nouvelle génération urbaine ivoirienne, avec des influences françaises et américaines se mêlant aux sonorités locales pour créer un rap moderne, énergique, ancré dans la réalité de la jeunesse africaine. Un cocktail qui fonctionne aussi bien à Yopougon qu'à Paris ou Montréal. Avec ces cinq trophées en poche et 30 millions de F Cfa sur son compte bancaire, Himra entre dans une autre catégorie : celle des artistes qui ne doivent plus prouver leur talent mais confirmer leur longévité. Le défi pour lui sera de maintenir cette dynamique, de continuer à produire des hits tout en évoluant artistiquement.